Dark Souls JDR : pourquoi je n’ai pas accroché ? 😕

 

Alors là, on attaque du lourd, avec la licence Dark Souls en Jeu de Rôle ! Car c’est sans doute une des séries de jeu vidéo les plus connues dans le monde. Et cette série japonaise a été adaptée en JDR. Alors que vaut Dark Souls le Jeu de Rôle ? Voici mon avis (sans filtre). ⚔️

Petit disclaimer (enfin 2) avant de commencer cette review :

1. Je ne connais pas l’univers des jeux Souls, je n’y ai pas joué : c’est donc plus dur pour moi de rentrer dedans.
2. Je n’ai pas testé ce Jeu de Rôle concrètement (contrairement à la plupart des articles de la série « Focus sur un jeu »).

Un JDR dans un univers très… dark !

Dark Souls le Jeu de Rôle est l’adaptation en JDR du jeu vidéo Dark Souls 3 (ou Dark Souls III). Tous les lieux, références et créatures sont ainsi basés sur ce 3^e opus. 🎮

Il s’agit de la version traduite du JDR japonais par les éditions Kurokawa, et leur collection Kuropop. Vous pouvez d’ailleurs retrouver mon interview avec le directeur de Kurokawa juste ici.

Les similitudes avec le jeu vidéo se retrouvent dans les mécaniques de jeu, ainsi que dans l’univers.

Dès le début du livre, on nous précise clairement que le JDR est l’adaptation autour d’une table du jeu vidéo. Même le Meneur de Jeu est parfois qualifié de Software !

L’univers médiéval fantastique de Dark Souls est très sombre, et même glauque. Il n’y a qu’à voir la tronche de certains boss du jeu ! Ce sont des créatures monstrueuses et écoeurantes. Essentiellement des morts-vivants gothiques.

L’univers du JDR Dark Souls, c’est du brut, c’est du sale. ☠️

Mais malheureusement, cet univers est très rapide à dépeindre. Car il est essentiellement axé autour de la mécanique des jeux vidéo (le livre attaque très vite la partie création des personnages et les règles).

C’est un petit peu dommage de ne pas avoir plus d’éléments sur l’univers. Mais ça fait partie du mystère de la série des Souls de ne pas dévoiler directement les mystères de son background.

Alors oui, c’est assez frustrant pour moi qui suis amateur d’histoires et qui aime avoir des univers riches et profonds à explorer. Mais le Jeu de Rôle Dark Souls a tout de même de très bonnes idées à relever. Alors allons-y !

Le trailer de la version anglaise du JDR Dark Souls :

(Crédit vidéo : Chaîne YouTube de Steamforged Games)

Sur la forme : un style spécial mais assumé

La couverture rigide du livre de règles Dark Souls est sobre et très classe. L’ouvrage est au format A4, avec des pages lisibles.

Côté illustrations, j’ai été moyennement emballé : trop sombres à mon goût. Alors oui, c’est DARK Souls, mais ce serait bien de voir ce qui est représenté quand même ! 😅

Autre problème qui saute rapidement aux yeux : la traduction, qui n’est pas toujours raccord entre les termes employés (par exemple : PJ, joueurs, rôlistes, etc.).

Et surtout, le style un peu lourd fait très « manuel d’instruction à l’ancienne ». Ce qui fait que je n’ai pas eu de plaisir à le lire. Alors c’est sûr que lire des règles, ce n’est pas tout le temps ultra-fun. Mais cela ne doit pas être une corvée pour autant !

J’ai bien aimé la punchline au dos (4^e couverture) : « Vous êtes mort ». Elle donne clairement le ton.

Le ton, justement, est direct, simple et sans ambivalence (à l’image du jeu). C’est assumé. Même si j’aurais bien aimé un peu plus de légèreté (et de fluidité !), pour égayer un peu la lecture.

Certains me diront que c’est aussi parce qu’il s’agit d’un Jeu de Rôle japonais. Sans doute que cela se ressent dans le style littéraire. C’est particulier, différent de ce à quoi on est habitué, et même un peu déroutant.

 

 

Dans le livre du JDR Dark Souls, tout est en noir et blanc, avec un style visuel très (très) sobre.

Dans le chapitre sur le Sanctuaire de Lige-Feu, qui est en gros le QG des Personnages Joueurs, j’ai beaucoup aimé les différents objets présentés. Il y en a plus de 50 ! 🔥

J’ai même appris des termes pour désigner certaines armes, comme la corsèque par exemple.

Le top : chaque objet, arme, bouclier est accompagné d’une image afin que vous ayez une idée précise de ce dont il s’agit (les images sont issues du jeu vidéo). 🗡️

La partie bestiaire est ma préférée. Il y a de la matière. Les créatures sont originales. Il y a en tout une quarantaine d’ennemis, avec des images là encore tirées du jeu (en mode screenshots).

Les profils sont détaillés, surtout pour ce qui est de leurs règles. Vous allez voir que ce ne sont clairement pas vos amis. J’ai eu un coup de coeur pour l’araignée en cage, la mimique (un espèce de coffre affamé) et le diacre des profondeurs. 🧟

Autre atout des créatures de Dark Souls : la plupart ont des attaques aléatoires. Ce qui fait que chaque combat sera unique et incertain. Justement, parlons un peu du système de jeu !

Sur le fond : le JDR Dark Souls m’a perdu

La mécanique des règles est très technique et complexe. Elle est totalement axée autour de la gestion des combats (à l’image des jeux vidéo, encore une fois).

Qu’on se le dise : Dark Souls JDR est clairement un jeu qui fait la part belle aux combats. On est à fond dans l’aspect ludique de la théorie LNS. Cet aspect est bien supérieur aux aspects narratifs et simulationnistes présents dans la plupart des autres Jeux de Rôles. 💀

Les combats se gèrent via une mini map de zone de combat, qui contient des zones de sécurité. Le tout est plutôt complexe, mais heureusement qu’il y a des pages explicatives sous forme de manga (attention à lire de droite à gauche !).

Comme je le disais, dans le JDR Dark Souls, il y a de fortes chances que vous mourriez. En boucle même ! C’est dans l’ADN de la licence après tout.

Cela dit, même si vous pouvez mourir plusieurs fois dans une partie, ce n’est pas illimité pour autant : vous n’êtes pas immortel. En fait, vous ne pouvez pas mourir plus de fois que vous ne possédez de souvenir. Si cela vous arrive, vous avez définitivement perdu la partie. ⚰️

D’ailleurs, vous mourrez dès que vos PV descendent à 0 et que vous n’avez plus de fioles d’Estus en stock (comme dans Dark Souls 3).

 

Très vite, le livre de règles Dark Souls vous présente 10 classes prétirées (et leurs capacités propres) afin de créer votre personnage. Ma préférence va pour le pyromancien. Je laisse le mendiant aux hardcore gamers ! 🕹️

Les images pour représenter les classes sont là aussi tirées du jeu. Elles restent globalement sombres et de qualité moyenne (assez peu évocatrices).

Par contre, c’est stylé d’avoir les termes en signes japonais pour chaque classe ! 🉐

Alors je mentirais si je disais avoir tout compris aux règles. En fait je n’en ai pas saisi plus de la moitié. C’est beaucoup trop technique pour moi, je l’avoue. Je vous épargne ici une tentative d’explication des mécaniques de jeu. 😐

Comme dans de nombreux JDR, il vaut mieux ignorer certaines règles, notamment au début. Je pense par exemple aux règles d’animosité (page 141 du livre de règles).

Le jeu se joue avec le dé le plus connu : le D6 (souvent avec 2D6 et les caractéristiques du personnage).

Attention : même hors des combats, un simple test peut vous coûter des PV (en cas de 1 sur le dé !).

La notion de PJ hôte et de PJ spectre blanc est intéressante car elle fait directement écho aux jeux vidéo. C’est à dire qu’un seul joueur du groupe représente le PJ principal, tandis que les autres viennent rejoindre sa partie et son monde à des points précis du scénario. 👻

Ce Jeu de Rôle se prête ainsi particulièrement à jouer avec 1 MJ et 1 seul PJ, même s’il est tout à fait possible de jouer avec d’autres joueurs.

Pour respecter encore plus le style du jeu, on nous invite à communiquer entre PJ via des emotes (positions). Il y en a plus d’une trentaine dans le livre et elles sont assez stylées. 🤷‍♂️

 

Le livre de règles Dark Souls propose 4 campagnes détaillées qui se suivent dans l’ordre. Il est possible d’y jouer de 2 à 5 joueurs. Le 1 MJ 1 PJ est possible, compte tenu du style de jeu et de la mécanique très particulière de ce JDR.

Un point que je trouve aussi original qu’intéressant : la map de chaque scénario est décidée aléatoirement grâce à une préparation via des cartes à jouer classiques. 🎴

Il y a même un système de checkpoints par lieux visités. Chaque lieu possède d’ailleurs son descriptif, même si c’est très sommaire.

Ces scénarios sont très guidés et didactiques. C’est bien pour prendre en main ce JDR et son style particulier, même si les possibilités sont très restreintes. Pour vous donner une idée, on est presque sur du choix multiples, en mode Livres dont Vous êtes le Héros.

La partie campagne reste un point fort du livre Dark Souls, tant elle prend par la main pour jouer et découvrir ce JDR particulier.

Même les dialogues (sommaires là aussi) sont décrits afin que le MJ n’ait qu’à lire à haute voix.

Ces scénarios ont une certaine rejouabilité compte tenu de la préparation aléatoire des maps, mais aussi et surtout parce que tout le sel du Jeu de Rôle Dark Souls provient des combats et de la façon de les gérer (en fonction des compétences et des équipements présents dans l’équipe de PJ).

Pourquoi je n’ai pas accroché à Dark Souls le Jeu de Rôle ?

J’ai très vite compris que c’était un type de JDR qui n’était pas fait pour moi de par sa proposition ludique.

Cette proposition devrait toutefois satisfaire tous les amateurs de Jeux de Rôles en mode « donjon crawler » (« porte-monstre-trésor, dans l’héritage de Donjons et Dragons). Ce jeu satisfera aussi les fans de la série Souls, bien évidemment. ⚔️

N’étant ni l’un ni l’autre, forcément, je pars désavantagé pour apprécier Dark Souls le Jeu de Rôle.

Pour résumer, l’essentiel de la proposition de ce JDR est de pouvoir jouer comme dans le jeu vidéo, mais avec vos amis autour d’une table.

Généralement, je ne suis pas fan de ce genre de proposition. Le JDR est pour moi l’occasion d’explorer d’autres facettes par rapport aux jeux vidéo : narration, Roleplay, entraide, etc. Sinon je joue à un jeu vidéo, tout simplement. Bien sûr cela n’engage que moi. 🙃

Le parti-pris purement ludique (dans le sens axé sur une mécanique de jeu avant tout orientée sur la gestion des combats) est 100 % assumé, et même revendiqué dans le JDR Dark Souls.

Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, on ne peut pas reprocher au jeu d’être clair dans sa proposition.

C’est pour cela que j’ai su très vite que ça ne correspondait pas à ma façon de jouer et d’appréhender le Jeu de Rôle.

Mais ce n’est que mon opinion. Car c’est ça la beauté du JDR : il y a autant de façons de jouer que de rôlistes. 👨‍👩‍👦‍👦

Nul doute que le Jeu de Rôle Dark Souls plaira aux amateurs du genre et à ceux qui apprécient les combats et les défis ludiques. Car il y a de quoi faire. Dark Souls est bon pour ça.

 

Le trailer du jeu vidéo Elden Ring :

(Crédit vidéo : Chaîne YouTube de PlayStation France)

 

Cet article est un poil plus court que les autres articles de la série « Focus sur un jeu », tout simplement parce que j’ai vite réalisé que ce JDR n’était pas fait pour moi.

Je ne suis pas amateur de la série de jeux vidéo des Souls. Cela dit, même si je ne jouerai pas à ce Jeu de Rôle, il m’a donné envie d’aller tester le tout dernier jeu vidéo de la série : Elden Ring. Un jeu qui m’attire pour sa proposition de monde ouvert et pour les retours très positifs que j’ai entendu à son sujet… 🎮

Bon jeu, quel que soit le support !

Thibaut

PS : Vous voulez vous assurer que le Jeu de Rôle sur table est fait pour vous ? Dans ce cas, je vous invite à télécharger le Kit « Êtes-vous (réellement) prêt à vous lancer dans le JDR ? ».