Vous connaissez Stranger Things ? Vous savez, cette série Netflix dont tout le monde parle sans arrêt. J’imagine que oui. Si vous ne l’avez pas déjà vu, vous devez au moins voir de quoi il s’agit : une bande d’ados qui jouent à un jeu de société bizarre et qui sauvent leur ville d’une invasion de monstres bien flippants. 🤓
Stranger Things a le mérite de faire connaître le Jeu de Rôle au monde entier. Et de montrer au passage que les rôlistes sont les plus aptes à sauver le monde en cas d’attaque de créatures tout droit sorties du Mythe de Cthulhu… Et ça c’est (très) cool.
Je suis justement en train de regarder la saison 4 de Stranger Things. Il y a un autre truc cool, particulièrement dans cette saison. Je vous en parle dans cet article un peu atypique (garantie sans spoil majeur).
Note : Cet article est une reprise d’un mail que j’ai envoyé aux membres de la tribu JDR-Mania. Vous pouvez retrouver directement dans votre boîte mail ce type d’anecdotes, accompagné de mes meilleures astuces en Jeu de Rôle. Pour cela ? Il vous suffit de cliquer ici pour rejoindre la tribu. Vous recevrez en prime le kit « Êtes-vous (réellement) prêt à vous lancer dans le Jeu de Rôle ? » 🎲
La saison 4 de Stranger Things aborde un « sujet chaud »
La série ose aborder un sujet assez touchy et méconnu sur le JDR, surtout en France. Ce sujet, c’est la chasse aux sorcières dont ont été victimes les rôlistes des années 80’s aux USA (et dans une moindre mesure dans les 90’s en Europe).
Eh ouais, une chasse aux joueurs de JDR. Rien que ça. Comme s’ils étaient des monstres de foire. Des membres de sectes satanistes.
C’est l’image qu’on leur a collé à l’époque ! 😲
Faut dire que quelques malheureux s’étaient alors suicidés. Et, pas de bol, ils étaient (de près ou de loin) membres d’associations de Jeu de Rôle (un loisir très mal connu à l’époque).
Alors la confusion a été (très) facile à faire. Les médias s’en sont donnés à coeur joie. 📺
Même en France, avec la célèbre émission de Mireille Dumas de 1994 (je vous pose le lien ici si vous voulez creuser le sujet, âmes sensibles s’abstenir…).
Je vous avoue que j’étais bien trop jeune / pas né pour avoir moi-même connu ça. J’imagine que ça devait ressembler un peu à la peur de la Pokémania des années 2000, en 30 fois plus fort…
(D’ailleurs, le mot « Pokémania » m’a inspiré le nom de « JDR-Mania ». Mais c’est pas du tout le sujet)
La saison 4 de Stranger Things adopte un angle de vue intéressant sur ce sujet. En mode, dès qu’il se passe des trucs « chelous » (genre des meurtres dans des circonstances inexplicables), on accuse direct les types un peu « chelous » du coin : bim, les rôlistes incompris du Hellfire’s Club menés par Eddie « Le Taré ».
Bref, tout ça pour dire qu’au-delà de la fiction, ça n’a pas dû être de super moments pour les joueurs de JDR de se voir coller une image aussi négative (ni pour leurs familles flippées de ouf).
C’est dommage, car la pratique du JDR a plein de vertues !
(J’en parlerai dans un prochain article sur JDR-Mania)
Mais je pense entre nous que ces « années sombres du JDR » font pleinement partie de l’Histoire du Jeu de Rôle. Alors merci Stranger Things de montrer ça à l’écran. Et merci à l’époque à laquelle nous vivons, qui encourage de plus en plus la pratique du JDR.
Nous sommes chanceux de ne plus avoir à pratiquer notre loisir dans une cave ! 😅
Entre-nous : vous le saviez ?
Maintenant, dites-moi :
- Si vous êtes un rôliste de la première heure, avez-vous vécu cette époque ?
- Et si au contraire vous n’avez découvert que récemment les joies du JDR (mieux vaut tard que jamais ), saviez-vous qu’il y avait eu cette chasse aux sorcières ?
Vous pouvez partager votre retour dans l’espace Commentaires ci-dessous, c’est fait pour ça.
Pensez à cette histoire la prochaine fois que vous jouerez au JDR ! 🙂
Je vous souhaite un bel été et de magnifiques jets de dés ! 🎲
Ludiquement,
Thibaut
PS : Si l’idée de faire du JDR dans un univers proche de Stranger Things vous intéresse, sachez qu’il y a un jeu qui s’y rapproche. C’est Tales from the Loop (alors oui, ça se passe en Scandinavie et pas aux USA).
Je n’ai jamais testé moi-même, mais j’en ai entendu du bien.
Il y a aussi cette boîte fraîchement sortie dans l’univers de Donjon & Dragons (pas testée non plus).
Ou sinon vous avez Cthulhu : il vous suffit simplement d’y jouer des ados dans les 80’s. ^^
4 commentaires sur “Stranger Things et JDR : la chasse aux rôlistes est ouverte !”
Que dire de plus que Ben ?!
J’ai du faire mes première parties de JdR (Warhammer) vers 1991. Heureusement, c’était avec des amis que je connaissais depuis longtemps (dur de trouver des joueurs, à l’époque), dont un copain de maternel. Du coup, pas de souci vis à vis de mes parents.
1992 : sortie de Shadowrun 2de édition. Avec les copains, c’était JdR tous les mercredi après-midi. Que de souvenirs : Coca, brioches et défouraillage sauvage en plein bar clandestin LOL
Et encore un petit Warhammer de temps en temps.
Puis, les histoires venues des US ont passé l’Atlantique et furent traitées avec catastrophisme par les médias (ça n’a pas changé), sans recul, sans réel questionnement sur le fond. Et ce fut le début :
– les jeux de rôle peuvent pousser les jeunes au suicide.
– des joueurs de jeux de rôle tuent des camarades se croyant dans une partie.
– les jeux de rôle poussent les jeunes vers les sectes et le satanisme.
– jeux de rôle = le nouveaux fléau chez les jeunes.
– les jeux de rôles génèrent des troubles de la personnalité et la perte de contact avec la réalité.
Je pourrait encore en mettre, de mémoire !
De mémoire, également, déjà fin 1993, avec Noël, les sujet sur les jouets à la mode et les tendances pour l’année à venir, les bruits de « jeux qui rendent fou » commençaient à pointer le bout de leur nez (à vérifier).
Moi, j’ai continué à jouer avec mes amis sans trop être impacté par cette vague de psychose. Puis mon changement d’orientation avant le bac à réduit fortement la fréquence des parties qui ont fini par s’arrêter. Les jeux de cartes (DoomTroopers, Kult, Spellfire et Magic) étaient aussi déjà passés par là et avaient aussi pris du temps.
Ce n’est peut être qu’une impression mais j’ai vu l’arrivée de ces nouveaux univers et moyens ludiques comme une mise en retrait du JdR et la mise en avant d’une façon plus « sage » de jouer : les cartes, tout le monde connait, ça n’est pas méchant.
Je suis resté joueur. De jeux vidéos, plus facile à pratiquer quand on bouge pas mal et donc que l’on joue seul), puis de jeux de société de façon très intense depuis 2017. Et me revoici ici, 30 ans après avoir débuté le JdR pour m’y remettre avec ma fille (voir commentaire laissé sur l’article concernant Tiny).
Voili, voilou.
Hello Jérôme,
Merci beaucoup pour ton partage.
C’est super intéressant d’avoir les retours d’expérience de joueurs qui ont vécu concrètement cette période. Très éclairant !
Au top si tu as pu t’y remettre en famille ! 😉
Je me souviens avoir vu à l’époque au moins une partie de l’émission de Mireille Dumas que tu présentes ici. J’étais déjà rôliste depuis quelques années et adolescent. C’était une ambiance assez particulière. J’étais mal à l’aise vis-à-vis de la façon dont les joueurs étaient présentés et de ce que pouvaient en penser les gens. J’avais la sensation de pratiquer une activité malsaine qu’il fallait interdire.
Il n’y avait pas que cette émission. Il y avait une atmosphère globale anti JdR. Il y avait aussi un ou deux (télé) films avec des ambiances très malaisantes. On retrouvait ce côté fantastique qu’on aime dans le JdR, mais aussi ce côté psychologique qui faisait comprendre au spectateur que le personnage principal (toujours un gosse) était rendu fou par le JdR.
La peur générale (encore à cause de ces foutus médias qui nous servent aujourd’hui encore un ramassis de foutaises sur plein de sujets), c’était que les JdR allaient rendre les enfants dingues et qu’ils allaient s’entretuer en organisant des batailles à l’épée.
Évidemment, c’était nouveau en France, alors les non-initiés ne comprenaient pas. Il y a eu un peu la même chose avec les dessins animés et les jeux vidéos.
En réalité c’est toujours pareil. Des pseudo journalistes qui n’ont rien d’intéressant à raconter reprennent des sujets qu’ils ne comprennent pas et ça fait boule de neige, parce que c’est présenté comme un drame. Alors il y a probablement des gamins que les JdR ou les jeux vidéos ont rendus dingues, mais ce sont des exceptions, des enfants avec de graves problèmes psychologiques à la base. Quand on est capable de comprendre que tout ceci n’est qu’un jeu, et qu’on a un mental équilibré, il n’y a pas de question à se poser.
Mais les époques changent. C’est ce que j’écrivais dans un article. Dans les années 80, les geeks étaient mis à l’écart, jugés étranges. Aujourd’hui, être geek, c’est tendance. Moi je n’ai qu’une chose à dire : que les gens réfléchissent un peu plus et gardent l’esprit ouvert.
Totalement en phase !
Merci d’avoir pris le temps de poster ton retour et ton « vécu » sur la question, Ben.
Au plaisir ! 🙂