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À la découverte de l’univers de Lovecraft, incontournable pour le JDR

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Howard Phillips Lovecraft, ce nom ne vous est certainement pas inconnu. Cet écrivain américain du début du XXᵉ siècle, a sacrément marqué les esprits et renouvelé le genre du fantastique. À la porte, loups-garous, vampires et démons ! Bienvenue puissances anciennes, monstres de l’ombre, et mystère horrifique… Eh oui, le monde de HP Lovecraft brasse tout cela et plus encore. 

Si la reconnaissance du créateur de Cthulhu n’arrive que progressivement après sa mort, il est aujourd’hui connu et reconnu dans les nombreux domaines qu’il a inspirés. En effet, aucun univers littéraire n’a été autant repris : JDR, bandes dessinées, jeux vidéo, illustration, musique, cinéma… On peut donc parler d’influence de l’univers de Lovecraft en Jeu de Rôle ! Découvrons ensemble comment cet univers horrifique est devenu une référence pour le JDR.

Note de Thibaut : Cet article a été rédigé par Claire Chaillet, une collègue rédactrice web formée à la même école que moi. Je vous laisse en sa compagnie pour plonger dans les mystères du créateur du Mythe de Cthulhu ! 🦑

HP Lovecraft, un écrivain auréolé de mystère et de clichés

Au milieu des années 50, les premières traductions françaises de Lovecraft soulèvent une question : mais qui est donc cet auteur dont on ne sait rien et qui écrit des nouvelles aussi chouettes ? 

C’est le point de départ de bon nombre de légendes et de stéréotypes, dont certains perdurent encore aujourd’hui. 🕵️

Lovecraft traîne une image poussiéreuse de personnage solitaire, misanthrope et asocial, d’où la célèbre expression du « reclus de Providence » (ville de sa naissance). Introverti peut-être, mais HP Lovecraft a des amis, et même de nombreux amis, rencontrés par le biais des revues auxquelles il participe dès sa jeunesse.

Il maîtrise le latin et a des bases en grec ancien. Mais il n’est pas non plus l’érudit omniscient décrit par certains. Non, il ne connaît pas un nombre démentiel de langues et de dialectes. Il n’est pas une tête en maths (au contraire…) ou un spécialiste de la civilisation aztèque ! Bon par contre, il possède une vaste culture littéraire, scientifique, historique et philosophique. 

Pour découvrir les autres clichés circulant sur Lovecraft, n’hésitez pas à consulter  Le Guide Lovecraft de Christophe Thill. 

portrait de hp lovecraft stylise noir sur fond gris
H.P. Lovecraft (himself)

L’oeuvre de Lovecraft : inspirations et influences

Lovecraft a laissé une oeuvre vaste et foisonnante, explorant les thèmes, orchestrant la gestion du mystère et de l’horreur à la perfection. On peut dire qu’il a contribué au renouveau du genre fantastique

La partie la plus connue de son oeuvre est bien sûr les nouvelles de fiction fantastique, qui ont été publiées d’abord dans la presse amateur, puis dans le magazine pulp Weird Tales.

Son goût pour les mythes classiques et pour le fantastique d’Edgar Poe, sa passion pour les sciences (l’astronomie notamment), sa vision de penseur matérialiste…Tout ce qui l’a inspiré se retrouve d’une façon ou d’une autre, dans sa création littéraire. 📚

Ce qui est primordial pour bien appréhender l’univers de Lovecraft, c’est cette idée d’une vision du monde basée sur la science, idée qu’il défendra toute sa vie. 

Quelques exemples de grands récits des dernières années de sa vie :

  • Les montagnes hallucinées ;
  • Celui qui chuchotait dans les ténèbres ;
  • Le cauchemar d’Innsmouth ;
  • La maison de la sorcière ;
  • Dans l’abîme du temps…
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Il doit bien y avoir un petit Nécronomicon qui traîne par ici…

Les thèmes lovecraftiens

Ah, les thèmes lovecraftiens ! Dans les nouvelles et dans les jeux de rôle, on en retrouve pas mal ! Certains sont un peu exagérés, mais ils participent au mythe Lovecraft. 

La syncope. Parfois cela arrive, le personnage tombe dans les pommes lorsqu’il est confronté à l’horreur. Qui ne le ferait pas ? Bon, mais ce n’est pas tout le temps hein.

Tous les monstres de Lovecraft sont bardés de tentacules… Alors oui, voir une (grosse) pieuvre dérouler tranquillement ses huit bras de façon clairement intelligente, cela peut être un brin anxiogène. Mais il ne faut pas pour autant généraliser : les créatures à tentacules lovecraftiennes ne sont pas si nombreuses. 🐙

Enfin, il y a tout de même le célèbre Cthulhu, ou « dieu à tête de poulpe ».

tete de Cthulhu sombre aux yeux lumineux au-dessus de la mer
Le Boss Cthulhu

L’inconnu, le mystère. On a là un thème vraiment lovecraftien, et d’ailleurs caractéristique du fantastique en général. 

Citons Lovecraft en personne : « L’émotion la plus ancienne et la plus profonde de l’humanité est la peur, et la peur la plus ancienne et la plus profonde est la peur de l’inconnu. »

On trouve souvent le récit d’une enquête à base d’indices (faits étranges, vestiges ou extraits de vieux livres), et progressant par étapes jusqu’à LA révélation. Cette dernière entraîne couramment une violente prise de conscience pour le personnage principal. 🔎

Ajoutons encore la plongée dans le passé (il vaut mieux aimer l’archéologie lorsqu’on est un personnage de l’univers de Lovecraft), les mondes anciens, la civilisation, le rêve.

Les monstres de Lovecraft : Grands Anciens et autres créatures

Le bestiaire de l’univers de Lovecraft est plutôt assez bien fourni. On trouve de la tentacule, de l’écaille, du poil, du visqueux, du mou, du cosmique, du souterrain, de la créature en sommeil ou en activité… Et plus dérangeant encore, des êtres doués de culture et civilisés ! 👽

Le peuple des monstres

Le léger stress que l’on peut ressentir (bon, soyons honnête, la terreur qu’ils inspirent) n’est pas uniquement due à leur apparence effrayante ou à leur cruauté potentielle. C’est plutôt le fait que ces monstres, qu’ils soient des amphibiens dans le Cauchemar d’Innsmouth, des crabes spatiaux dans Celui qui chuchotait dans les ténèbres, ou des cônes à tentacules (tiens donc) dans L’abîme du temps, bref, ces monstres possèdent une civilisation complexe ! Ils parlent une langue, semblent agir de façon intelligente, peuvent avoir une culture… Tout cela ne fait que renforcer le malaise. 😨

Les Grands Anciens

Au-dessus de la masse des monstres, les Grands Anciens, sortes de créatures ou d’entités cosmiques, très anciennes (et forcément, très puissantes !), se situent au cœur de la mythologie lovecraftienne. 

Parmi les Grands Anciens les plus connus, on trouve : Cthulhu (surprise !), Hastur, Dagon, Ithaqua, Rhan-Tegoth, Azathoth, Nyarlathotep,Yog-Sothoth, Shub-Niggurath.

L’univers de Lovecraft en Jeu de Rôle : une référence ?

Alors qu’est-ce qui est intéressant dans l’univers de Lovecraft quand on joue aux Jeux de Rôles ? En quoi Lovecraft inspire-t-il le JDR ?

Un mystère malsain

On retrouve dans les Jeux de Rôles cette ambiance de mystère, propre aux nouvelles de Lovecraft. À ce mystère s’ajoute peu à peu un malaise grandissant

Les Personnages Joueurs évoluent assez rapidement dans une atmosphère étrange, brumeuse, voire déroutante. Le mystère, on le pressent, cache en fait de plus grandes révélations, qui vont fissurer nos certitudes sur le monde qui nous entoure. 

Des créatures horrifiques

Des peuples de créatures monstrueuses ou dégoûtantes à souhait, ça c’est bon. Le panthéon des Grands Anciens, entités terrifiantes, c’est bon aussi. Et parmi les Grands Anciens, la star n’est autre que la créature à tête de pieuvre, autrement dit, Cthulhu

Toutes ces créatures, plus charmantes les unes que les autres, se trouvent détaillées, développées, ordonnées, dans les manuels de Jeux de Rôles. Ainsi, grâce aux JDR fondés sur l’univers de Lovecraft, les joueurs vont avoir la joie d’explorer cet univers riche et de se confronter aux horreurs cosmiques…

La place de l’horreur au cœur du Jeu de Rôle

L’horreur tient une place importante dans l’univers de Lovecraft, et donc dans les Jeux de Rôle qui en découlent. La structure de narration complexe, basée sur plusieurs couches de récits rapportés ou imbriqués, de rêves, va amplifier l’horreur. 😱

Cela permet de tisser une atmosphère, et de doser l’effet bien angoissant des révélations successives. De plus, le fait de ne pas placer le joueur face à l’horreur (du moins au début du scénario !), mais plutôt de façon indirecte et subtile, participe à instiller un sentiment de peur, qui va crescendo au cours de la partie. Naturellement, l’horreur conduit à la folie, la frontière est mince. Il n’y a qu’un pas (ou qu’un jet de ). 

 

deux yeux mysterieux au bout d’un chemin dans une forêt enneigée
Mais qu’y a-t-il là-bas ? Demi-tour, non ?

La folie, seule issue possible

Il y a bien sûr tout cet univers sombre, fascinant, mystérieux, qui conduit les joueurs à leurs limites. Limites du savoir, limites de leur santé mentale. Ce qui se passe au cours du scénario fait que les PJ vont ressentir naturellement un choc, de l’incrédulité, de l’horreur. 

Le seul fait d’apercevoir l’ombre furtive d’un shoggoth, ou de s’attendre à tout moment à tomber sur un Grand Ancien, crée un stress envahissant, menant tout droit à la folie. 

Mission du Gardien : la suggestion

Lovecraft était convaincu d’une chose : il vaut mieux suggérer que montrer. Son écriture tend constamment vers cette idée. Tout l’art de Lovecraft est de savoir insinuer et doser l’horreur dans un univers particulièrement oppressant. C’est aussi le défi du Meneur de Jeu ou Gardien.

Le vocabulaire peut être d’une aide précieuse pour créer cette atmosphère si particulière. D’ailleurs, Lovecraft emploie souvent un lexique compliqué, vieillot, afin de produire du dégoût, de la peur, ou bien un effet de réel avec des termes techniques. 

Gardien, n’hésitez pas à caser des : atavique, abysses, aérolithe, bas-relief, basaltique, blasphématoire, cyclopéen, engoulevent, fongoïde, gibbeux, nécromancie, nécrophage, opiacé, paléogène, polypeux, squameux, stygien, titanesque… Les joueurs savent bien que l’apparition de certains termes coïncide avec l’arrivée de l’indicible, que l’horreur est là, tapie, et que tout va bientôt basculer. 💀

 

gros plan sur des yeux ecarquilles par la peur
« Pardon, tu as bien dit polypeux ? » interroge le PJ, légèrement anxieux.

Le Gardien peut par exemple, combiner un récit simple et factuel, savamment entrecoupé de passages techniques ou scientifiques (avec vocabulaire spécialisé), et des moments, habilement insérés, où l’horreur fait irruption.

👉 Si vous êtes un Maître du Jeu débutant, n’hésitez pas à consulter ces 6 astuces avant de vous lancer 

Les Jeux de Rôles issus de l’univers de Lovecraft

Si l’univers de Lovecraft est aujourd’hui une référence dans le domaine du jeu de rôle, on peut dire aussi que les JDR ont eu un rôle capital dans la diffusion de cet univers auprès de toute une génération de lycéens et d’étudiants. 

En effet, nombreux sont ceux qui ont découvert cet auteur américain à travers le JDR L’Appel de Cthulhu, de Sandy Petersen, sorti aux États-Unis en 1981. 

Depuis, les Jeux de Rôles qui explorent l’univers de Lovecraft et les mythes de Cthulhu sont nombreux : L’Appel de Chtulhu, Cthulhu Hack, Trail of Cthulhu, Chroniques Oubliées Cthulhu, Achtung! Chthulhu, Cthulhu Dark… Petit tour sélectif.

L’Appel de Cthulhu

Sans doute le Jeu de Rôle le plus célèbre inspiré de l’univers lovecraftien, souvent considéré comme une référence indépassable. À l’époque, ce jeu proposait des innovations : des investigations à réaliser, et des points de santé mentale, que des découvertes trop perturbantes faisaient chuter. 

Dans L’Appel de Cthulhu, les joueurs vont donc jouer des investigateurs, évidemment confrontés à des mystères inexplicables. Ils devront gérer la santé mentale de leur personnage, qui sera perturbée suite à une rencontre avec un être surnaturel, Grand Ancien ou tout autre créature sympathique.

L’Appel de Cthulhu est traditionnellement ancré dans les années 1920-1930, mais on peut adapter l’univers à différents contextes et époques : la Seconde Guerre mondiale, un futur dystopique, l’époque victorienne, l’Amérique contemporaine, ou encore le Pulp Cthulhu des années 30… Les divers scénarios, campagnes, suppléments, forment une véritable mine d’or pour qui veut arpenter le monde de Cthulhu dans toutes les dimensions.

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Cthulhu Hack 

Si vous cherchez un JDR Cthulhu un peu plus simple et plus rapide à prendre en main que l’Appel de Cthulhu, vous pouvez optez pour Cthulhu Hack. Les joueurs incarnent des investigateurs qui, un jour par hasard, se retrouvent mêlés à des histoires d’horreur cosmique.

Cthulhu Hack met l’accent sur l’enquête, l’exploration, et la gestion de la folie, tout en restant dans l’ambiance sombre et angoissante de HP Lovecraft. On se situe plus ici dans l’investigation, le combat étant plutôt simplifié, les joueurs vont être plongés dans l’ambiance et la narration. 

Le système de jeu repose sur deux principes : les sauvegardes, pour affronter les dangers, et les ressources, qui s’épuisent implacablement. Par ailleurs, la progression du scénario n’est jamais bloquée suite à un jet de dés contrariant (plutôt sympa).

Chroniques Oubliées Cthulhu 

Tout à fait adapté si vous cherchez une gamme de JDR d’initiation et d’action, version Cthulhu, ambiance horrifique, teintée pulp. Enfin, action… Attention, l’ambiance prime tout de même sur l’action. 

Les Chroniques Oubliées Cthulhu se présente comme une boîte d’initiation avec tout le contenu pour démarrer le jeu : dés, livrets explicatifs, pions, aides de jeu, fiches de personnages prêts à jouer, écran du MJ, etc., idéal pour découvrir l’univers de Lovecraft. 

Mention spéciale pour le scénario original de Maxime Chattam, un huis clos concocté spécialement pour l’initiation.

👉 Cliquez ici pour lire la review sur les JDR Chroniques Oubliées (dont celui sur Cthulhu)

JDR Chroniques Oubliées Cthulhu Contemporain
La boîte du JDR Chroniques Oubliées Cthulhu

Pour résumer, l’univers de Lovecraft est bien incontournable pour qui s’intéresse au JDR ! Cthulhu et ses collègues ont transcendé les frontières littéraires, pour débarquer dans le monde du Jeu de Rôle. 

Enfin, il existe de nombreux autres jeux, inspirés de l’univers lovecraftien, qui y font référence de manière plus ou moins explicite. Et si ce n’est pas déjà fait, filez vite lire la nouvelle L’Appel de Cthulhu…

Claire Chaillet

 

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